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FILE 2005

Festival international du langage électronique, São Paulo

Du 1er novembre au 20 novembre 2005

Pour la deuxième année consécutive, le Groupe Molior est fier de présenter les oeuvres d’artistes canadiens dans le cadre du Festival international du langage électronique (FILE) 2005 à São Paulo au Brésil. Le festival FILE, qui présente les oeuvres d’artistes internationaux et de professionnels des nouveaux médias, en est à sa sixième année d’existence.

Andrée Duchaine

Andrée Duchaine œuvre dans le milieu des arts visuels depuis 1973. En 1984, elle organise les premières rencontres vidéo internationales de Montréal avec le festival Vidéo 84. Elle s’implique également à titre de commissaire dans plusieurs expositions d’art-vidéo en Europe, aux États-Unis et au Canada. En 1985, elle s’installe à Paris et poursuit ses activités au niveau de la diffusion de courts-métrages auprès des chaînes de télévision à travers le monde, et crée sa compagnie de distribution de films.

Andrée Duchaine a travaillé à titre de contractuelle d’enseignement à l’Université du Québec à Montréal, en multimédia interactif. Elle a aussi enseigné à l’Université Paris VIII et à l’Université d’Ottawa. Elle a publié dans de nombreuses publications dont Parachute et la revue Espace. En février 2001 elle fonde Le Groupe Molior.

Artistes et œuvres

Constanza Silva
Silverfish Stream

2005

Installation interactive

La fascination de Constanza Silva pour les sphères lui est venue, en partie, de son intérêt pour la transposition de données informatiques du monde numérique vers une expérience temporelle pratique dans le monde analogue. Les sphères sont des formes extrêmement sensibles : lorsqu’elles sont bien fabriquées, la plus petite variation de la distribution interne du poids, l’application d’une pression externe ou une inclinaison les fera rouler. Lorsqu’elles roulent, les imperfections sur leur surface ou sur celle du plancher influencent leurs mouvements. Cette sensibilité aux forces et aux variations internes et externes rend la nature relationnelle, interdépendante et imparfaite des sphères particulièrement visible. Dans Silverfish Stream, l’artiste explore ces interdépendances, ces relations et ces imperfections qu’elle développe jusqu’à y inclure et y impliquer le spectateur.

Bien qu’elle soit de forme géométrique simple, la sphère est une forme très complexe à travailler. La conception et la construction de sphères auto-propulsées qui communiquent par mouvements posent plusieurs défis mécaniques et informatiques. Le caractère réseautique de Silverfish Stream, qui implique les spectateurs comme des sujets concrets et inter reliés, vient ébranler et poser un défi à leur sens de la perception de l’environnement. Les spectateurs pénètrent dans un environnement immersif de sphères et de sons en mouvement qui leurs répondent en suivant une logique qui les exclut. Cette situation vient remettre en question le narcissisme humain et, en même temps, provoque une réponse des plus humaines.

Constanza Silva est une artiste initiée aux nouveaux médias qui crée des environnements sonores et robotiques complexes en mettant en branle des formes minimales dans le cadre de systèmes interactifs en réseau. Depuis 1995, elle a intégré performance, vidéo, son et éléments électromécaniques afin d’explorer une expérience et un agencement incarnés d’écologies naturelles, technologiques et politiques. Les environnements qu’elle compose sont des champs dynamiques dans lesquels le concret et l’impalpable – formes métalliques, corps bien en chair, informations et sensations – s’interpénètrent et se transforment l’un l’autre.

Silva est titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’université Concordia à Montréal et d’un baccalauréat en beaux-arts du Emily Carr Institute of Art and Design de Vancouver. Ses œuvres ont été exposées à Vancouver, à Toronto et à Montréal. Au cours de la décennie, elle a participé à de nombreux projets, expositions et performances, parmi lesquels il faut mentionner : Iguana/Iguana Confirmed (2004) Expérimentations techno en galerie, DARE-DARE, Montréal; Sin ruido, en memoria (2002), Transito, Marché Bonsecours, Montréal ainsi que Flagrante Delicto (2001), Planet In Focus, Toronto International Environmental Film and Video Festival. Elle a reçu des bourses de fondations privées, du Conseil des arts de la Colombie-Britannique, du Centre interuniversitaire des arts médiatiques et du Conseil des Arts du Canada. Née en Colombie, Silva a grandi au Canada. Elle vit et travaille actuellement à Montréal.

Martin Leduc
Totem sonique

2005-2006

Installation sonore interactive

Totem sonique consiste en une installation sonore interactive, réalisée par Martin Leduc dans le cadre d’une maîtrise en médias interactifs à l’UQÀM. Œuvre à toucher et à faire vibrer, le Totem convie les visiteurs à explorer et à partager des univers sonores novateurs en activant des lamelles métalliques regroupées en quatre claviers autour d’une caisse de résonance verticale de verre remplie d’eau d’où émanent une lumière diffuse et des reflets se mouvant au gré des pulsations. À la fois instrument inventé et automate de transformation sonore, Totem sonique est une invitation à la libre expression du potentiel créatif, tant individuel que collectif. La colonne d’eau accueille un système de diffusion et de captation subaquatique produisant une rétroaction « aquafeedback » contrôlée par l’automate, qui, laissé à lui-même, s’auto organise et engendre sa propre composition. En présence des visiteurs, il prend en charge les modulations de la matière sonore, corollaires aux jeux de l’un et de l’autre. De cette rencontre jaillit un dialogue hommes-machine riche d’interinfluences entre objet et sujet.

Grâce à la simplicité d’utilisation du Totem sonique et à l’organisation sonore qui naît de l’échange, la concentration se pose sur le jeu et l’écoute, substituant du même fait au paradigme conventionnel de l’interprète un paradigme axé sur la perception et la découverte. Dans l’ombre, l’automate renforce les structures proposées, et transforme l’esthétique et l’espace. Dès lors, l’humain n’est plus ni déclencheur de séquences, ni activateur de capteurs : il prend part de corps et d’intentions à une communication qui s’éploie au sein d’un univers sonore en constante métamorphose. (Martin Leduc avril 2004)

Les choix esthétiques et technologiques qui se trouvent derrière le Totem sonique sont particuliers en ce que la matière sonore provient exclusivement du jeu des visiteurs. Rien n’est préenregistré ou généré par synthèse, et la structure proposée est adaptative et indéterminée. Cette organisation sonore relationnelle et communicationnelle fluctue en fonction du jeu, et se dessine alors une interinfluence entre visiteurs et Totem.

Insulaire durant sa jeunesse, attentif aux paysages sonores offerts par les nuits au « bord de l’eau », il trouve une guitare en bateau et compose très tôt avec des sons instrumentaux et environnementaux. Établi à Montréal depuis 20 ans, Martin Leduc conçoit des instruments électroacoustiques inédits et réalise des installations sonores interactives où la composition algorithmique est accompagnée d’une approche systémique intégrant les spectateurs au processus créatif. Ses instruments sont des sculptures à voir, à entendre, à moduler par l’interaction du public et de l’environnement.

Son installation sonore aquatique Totem sonique propose une expérience collaborative de création dotée de diverses prises de son, dont une captation sous l’eau intégrée à l’instrument. L’instrument est assisté d’un automate de transformation sonore qui «écoute» la gestuelle des interacteurs et transforme la matière sonore en dialogue avec celle-ci. Totem sonique a été présentée à Montréal, au musée de l’Université du Maine à Bangor, à São Paulo au Brésil dans le cadre du festival FILE, et aux Jardins de Métis en Gaspésie comme installation interactive en plein air et sculpture sonore interactive de performance.

Chargé de cours et aide-chercheur à l’UQÀM (CIAM, LMI, GRAMI), son parcours académique, des sciences pures à la littérature, passe par l’anthropologie (baccalauréat en anthropologie) et des cours d’ethnomusicologie. En 2006, il termine une maîtrise en communication médias interactifs et des cours d’électroacoustique. Il commence, en 2007, un doctorat interuniversitaire en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal et en électroacoustique à l’Université de Montréal.